Flash flash: Soutenance de Thèse à l’UCC

Monsieur l’Abbé Guellord Mindela Bungu, Prêtre du Diocèse d’Idiofa et
Assistant scientifique à la Faculté de Théologie de l’Université Catholique du Congo, soutiendra publiquement sa thèse de doctorat en théologie morale, intitulée : « Enjeux théologico-éthiques de l’infertilité des couples à Kinshasa et au Kwilu en République Démocratique du Congo ». Cette soutenance aura lieu le jeudi 27 avril 2023 sur le Campus de Mont-Ngafula. En plus d’être interdisciplinaire, cette thèse traduit la volonté de la
coopération interuniversitaire que promeut l’Université catholique du Congo. On y trouve, entre autres, parmi les Membres du Jury les Professeurs Abbé Dominique Jacquemin de l’Université Catholique de Louvain-La-Neuve (UCL) et Damien Mbanzulu de la Faculté de Médecine de l’Université de Kinshasa (UNIKIN). Le Promoteur (Prof. Abbé Ruffin MIKA),
le Présent du Jury (Prof. Abbé Jules Muanda), le Secrétaire du Jury (Prof. Abbé Alfred Libwa) et le Membre suppléant (Prof. Abbé Fidèle Mabundu) sont de l’Université Catholique du Congo.

L’infertilité, incapacité ou inaptitude à procréer, est l’un des problèmes graves que rencontrent certains couples à travers le monde. Dans une « Afrique assoiffée de fécondité » (Matungulu Otene), l’infertilité est vécue comme un drame (tragédie) aux conséquences déplorables sur la vie, la stabilité, le bien-être, le bonheur et le réseau relationnel de certains couples qui en sont victimes.

D’ordinaire et première vue, elle est considérée comme une question
exclusivement médicale, socio-culturelle, anthropologique, psychologique, démographique ou de santé publique, si bien que certains chercheurs s’étonneraient de voir le théologien se mêler à ce débat. L’objectif de cette étude est justement de montrer, grâce à l’approche méthodologique analytico-critique et prospective, que l’infertilité, autant que toutes les autres situations d’échec et de souffrance que vivent les couples, est aussi une question ou un lieu théologico-éthique. C’est d’autant plus vrai que son vécu douloureux par certains couples à Kinshasa, au Kwilu et ailleurs, sa perception par la société et sa prise en charge convoquent Dieu et posent avec acuité la question du sens de l’existence, de la finalité du mariage ou de la vie et du bonheur. Face à cette réalité complexe, vécue bien souvent de manière dramatique par certains couples, il importe à notre avis, d’une part, d’« assainir » l’image trop moralisée que l’humain se fait parfois de Dieu et de repenser l’imaginaire africain du bonheur. D’autre part, il est nécessaire de mettre en place un processus de discernement prudentiel sous l’action de la grâce et d’accompagnement holistique comme espace d’engendrement d’espérance, de développement des capabilités et de salut en tant que réécriture de la vie.

Dans cette perspective, il sied de reconnaître la centralité du mystère du Christ, d’avoir une vision anthropologique globale et interdisciplinaire, de développer un profil ecclésiologique adapté, de s’inscrire dans la logique de la pédagogie divine et d’être attentif aux principes théologiques et éthiques qui devraient guider le discernement en situation notamment l’épikie et la « hiérarchie » des vérités. Question pratique et lieu théologique, l’infertilité invite le théologien à être à l’écoute de la vie et attentif aux périphéries
existentielles, à devenir à la fois penseur, passeur et panseur de la relation théandrique au cœur et à partir de souffrances humaines. L’enseignement du Pape François, les théologies de l’échec et de la croix sont dans cette entreprise des grandes sources d’inspiration.

ARGUMENTAIRE

XXXII ème SEMAINE THEOLOGIQUE DE KINSHASA

THEME : SYNODALITE ET EGLISE FAMILLE DE DIEU

EN AFRIQUE

Contribution à la XVIème Assemblée du Synode des Evêques

C’est  depuis le mois de mai dernier que pape François a annoncé la tenue d’un nouveau Synode des évêques en 2023, et qui a pour thème : « Pour une Église synodale : communion, participation et mission ». Soucieux de l’édification d’une Eglise qui marche ensemble, ce synode se veut un moment d’écoute, de dialogue et de discernement afin que la Bonne nouvelle du salut atteigne tout homme et tout l’homme, et le transforme de l’intérieur. Accompagner ce cheminement de l’Église de manière synodale, c’est aussi informer et partager les joies, les espoirs et les bonnes pratiques de nos communautés. 

Plus qu’ailleurs, l’Eglise en Afrique devrait être sensible à cette question de la synodalité pour rassurer un avenir radieux aux générations futures. Cela est plus que profitable à l’Eglise et aux sociétés d’Afrique, mais également à l’Eglise universelle et à l’humanité tout entière. Car, on reconnait à l’Afrique une vitalité ecclésiale exceptionnelle et un développement théologique de l’Eglise comme Famille de Dieu. Point n’est besoin de rappeler que la famille est bien le lieu propice pour l’apprentissage du vivre-ensemble. Une Eglise « synodale » peut donc s’en inspirer pour sa pleine réalisation à travers la trilogie communion, participation et mission. En effet, l’Eglise et la société sont sur la même route, côte à côte. Un travail en synergie est donc indubitablement nécessaire. L’écoute est le premier pas pour atteindre cet objectif. Mais cela demande d’avoir l’esprit et le cœur ouverts, sans préjugés, l’une à l’égard de l’autre. De ce point de vue, elles sont invitées (Eglise et société) à dialoguer avec courage et parrhésie, c’est-à-dire en conjuguant liberté, vérité et charité. Le dialogue est un chemin qui demande de la persévérance, et comporte aussi des moments de silences et de souffrances, mais qui est capable de recueillir l’expérience des personnes et des peuples. Pour tout dire, la spiritualité du vivre ensemble est appelée à devenir le principe éducatif de la formation humaine et chrétienne de la personne, la formation des familles et des communautés. On le voit, la synodalité est au service de la mission de l’Eglise à laquelle tous les membres sont appelés à participer activement dans une coresponsabilité effective. C’est dans cette optique que la Faculté de théologie de l’Université Catholique du Congo, consciente du fait qu’il faut se former à la synodalité, organise cette XXXIIème semaine théologique de Kinshasa en vue d’une appropriation de la vision du Saint Père pour construire une Eglise synodale en contexte africain.

Ainsi donc, cette semaine théologique de Kinshasa se fixe trois objectifs d’une importance capitale et vitale :

  1. Redécouvrir le contenu ecclésiologique de l’expression « Eglise-famille» en établissant le lien clair de son ouverture à la société ;
  2. Rappeler que dans un esprit synodal, les décisions sont prises via un processus de discernement, sur la base d’un consensus qui jaillit de l’obéissance commune à l’Esprit ;
  3.  Mettre en relief la dimension missionnaire de tout baptisé dans tous les secteurs de son engagement dans la société.

Faculté de Théologie

Université Catholique du Congo (UCC)

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