Matinée scientifique à la Faculté des Communications Sociales : « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologie pour l’égalité des sexes »

Dans le cadre de la clôture du mois dédié aux droits de la femme, la faculté des Communications sociales de l’Université Catholique du Congo a organisé vendredi 31 mars, une conférence sur le thème : « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologie pour l’égalité des sexes ».

Co-animée par les professeures Arlette Masamuna et Priscilla Kasongo, cette matinée scientifique avait deux  sous thèmes : « Tous unis pour combattre les violences basées sur le genre en milieu universitaire pour l’égalité des sexes dans un monde digital inclusif » et « L’éducation numérique chez les jeunes filles en RDC : enjeux et perspectives en milieu universitaire » respectivement exposés par les deux conférencières.

Juste après le mot du Doyen de la faculté, la professeure Arlette Masamuna, lauréate du prix « ma thèse en 180 secondes », a martelé sur l’inclusivité de la question du genre, qui selon elle, devrait engager tout le monde, les hommes y compris.

« Dans tous les sujets qui touchent la question de la femme, il y a toujours le mot inclusif qui intervient. Pour dire l’inclusion, c’est-à-dire, aucune disparité ou inégalité n’est permise. Et donc quand les femmes fêtent ce n’est pas seulement une affaire des femmes, c’est aussi celle des hommes. Parce qu’il n’y a pas de monde exclusivement masculin et un monde exclusivement féminin […] C’est la société toute entière qui est responsable de cette tradition inégalitaire qu’on a fait porter à la femme, cette tradition qui la considérait comme inférieure à l’homme », a-t-elle déclaré.

Sur la même lancée, elle a épinglé la problématique des violences basées sur le genre, qui portent grandement atteinte à la dignité et à la sécurité des femmes, en relevant entre autres les exemples du banditisme urbain et des violences sexuelles : « Les violences basées sur le genre sont réprimandées par la loi. Elles sont condamnées et sanctionnées par la loi. Et donc ceux qui commettent ces forfaits sont appelés des criminels et quand les responsabilités sont établies ces gens là écopent des peines. Si vous ne dénoncez pas cela, vous êtes complice ou co-auteur ».

Concluant ses propos, la professeure Arlette Masamuna a déploré les pratiques des anti-valeurs dans les milieux universitaires, notamment le phénomène des « points sexuellement transmissibles », qui a en croire ses propos, deviennent un réel frein pour les femmes qui s’y adonnent, à réaliser des prouesses dans les institutions universitaires.

Les enjeux et perspectives de l’éducation numérique des jeunes filles congolaises

Pour sa part, la professeure Priscilla Kasongo a insisté sur l’avenir de la jeune fille après sa scolarisation. « On se rend compte qu’on a donné à une femme l’accès à l’éducation, mais la question à se poser c’est que faire de la femme instruite à la fin de sa formation ? Elle serait à mesure, à la fin de ses études de trouver un emploi en mesure de ce qu’elle a fait ? A-t-elle accès de la même façon que les garçons aux réseaux d’entraide professionnel ? », S’est-elle questionnée.

Par ailleurs, elle a affirmé que l’éducation numérique des filles congolaises devra s’effectuer à travers deux canaux, les moyens et matières numériques, car ils permettent à ces dernières d’avoir des informations permettant leur épanouissement.« Les enjeux sont ceux-ci : au niveau des matières numériques, je pense qu’il s’agit de la conception de la femme dans son rapport de science. Si on se définit entant que femme pour s’orienter vers des matières à caractère poétique, on n’ira pas vers les sciences numériques et c’est dommage. Il y a la question d’identité, comment les femmes se voient elles-mêmes par rapport à des matières considérées comme dures et comment la société voit les femmes par rapport à ces matières-là ».

Il sied de noter que cette rencontre scientifique, qui a duré plus de deux heures, a été clôturée par une série de questions-réponses, entre les conférencières et les participants.

DIAMA Monge

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*