La promotion de l’entrepreneuriat à l’Université Catholique du Congo (UCC), un cheval de batail pour la faculté d’économie et développement.

Dans la dynamique d’assurance – qualité de l’enseignement à l’UCC, et dans le souci d’allier, l’enseignement théorique et la réalité sur terrain, la faculté d’Economie et développement, FED en sigle, a organisée une journée dénommée, « Journée des entreprises », avec pour thème principal : « L’accompagnement à la création et à la gestion des entreprises en RDC », le 4 février 2022.

                                Ladite journée avait pour but de Soumettre au monde tant scientifique que professionnel des propositions sur l’amélioration des actions qui constituent l’accompagnement du processus de la création et de la gestion des entreprises.

Elle visait en outre de Permettre aux étudiants, futurs entrepreneurs, de prendre connaissance de différentes formes d’accompagnement qui s’offrent à eux ; d’Aider les agents accompagnateurs à découvrir les procédures de leurs pairs afin d’un possible étalonnage ; et d’Orienter la politique de l’Etat dans ses efforts pour le développement de l’entrepreneuriat.

  En effet, L’UCC à travers la FED tient à susciter le dynamisme et le leadership entrepreneurial auprès de ses étudiants, les inciter à devenir de véritables chefs d’entreprises, des actrices et acteurs du développement économique de notre pays.

Voilà pourquoi, cette journée des entreprises était ouverte aux  étudiants del’Université Catholique du Congo, particulièrement ceux de la Faculté d’Economie et Développement, aux  différentes structures engagées dans l’accompagnement entrepreneurial.

A l’origine, il y eut un constat : La création d’entreprise a pris son élan en République Démocratique du Congo. Ces dernières années ont connu des séries de reformes dans le souci de rendre plus facile la création des entreprises. Depuis 2012, année de la création du Guichet Unique de la Création des Entreprises (GUCE), la RDC s’est engagée dans l’amélioration de son climat des affaires. C’est dans le cadre de ces efforts que la RDC a gagné une place dans le classement Doing Business 2020, signe notamment d’une volonté toujours présente d’accompagner les créateurs d’entreprises dans leurs projets. En effet, l’accompagnement des entrepreneurs aujourd’hui s’est révélé être une véritable industrie réunissant plusieurs parties prenantes dans une diversité qui laisse un large éventail de choix de l’accompagnateur par l’entrepreneur. Le monde de l’accompagnement à la création et à la gestion d’entreprise pourtant mal connu aujourd’hui connaît beaucoup d’acteurs qui y opèrent. Citons à titre d’exemple des structures publiques (cas de l’Office de Promotion de Petites et Moyennes Entreprises Congolaises en sigle OPEC devenu ANADEC, du Fond pour la Promotion de l’Industrie en sigle FPI, de l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements en sigle ANAPI…), des structures privées telles les incubateurs et les pépinières, des organismes financiers (cas de la FINCA qui s’illustre dans l’encadrement des petits entrepreneurs) … cependant aucune réflexion profonde ne s’est imposée sur la pertinence (sinon la légitimité) de cette activité.

Lors de la Journée des entreprises 2019, la Faculté d’Economie et Développement de lUCC avait décidé de réunir différents agents impliqués dans le financement des PME en vue d’une réflexion sur les problèmes de financement auxquels fait face la PME congolaise. Il s’est cependant révélé que le financement est loin d’être le seul maillon faible du processus entrepreneurial. Les entrepreneurs, les jeunes en particuliers, ont penché pour la nécessité d’un accompagnement de plus en plus explicite dans la marche vers la création des entreprises et mieux dans le circuit de gestion des entreprises existantes.

C’est cette dernière préoccupation que la Faculté d’Economie et Développement a souhaité mettre au centre de réflexions de cette année. Il a s’agit, lors de ces assises, de procéder à un état des lieux de l’industrie de l’accompagnement à la création et à la gestion d’entreprise qui croît en RDC, d’analyser les différents processus d’accompagnement afin d’en juger la pertinence, de consulter quelques jeunes entreprises ayant bénéficié de l’accompagnement afin d’en juger l’efficacité et, enfin, de procéder à des discussions qui débouchent à des propositions aux différents agents accompagnateurs.

Hormis les conférences (du DG de l’ANAPI et du DGA de l’ANADEC) et les partages d’expériences des différents acteurs – accompagnateurs, dans la matinée, deux ateliers ont permis aux étudiants d’approfondir leurs connaissances.

Le premier atelier devait centrer sa discussion autour du  thème : « Les défis de l’accompagnement entrepreneurial ». De ce dernier, ayant les structures d’accompagnement, il en est ressorti les défis et les propositions suivants :

  • Défis ou difficultés d’accompagnement 
  • La certification du métier d’accompagnant : il n’existe jusqu’à ce jour aucun texte légal dans le cadre de notre pays portant sur le métier d’accompagnant ;
  • L’entrepreneuriat féminin : sur le plan formel, il existe plus d’hommes que des femmes dans le secteur entrepreneurial ;
  • La rationalisation.
  • Manque d’information ;
  • Manque de la confiance en soi ;
  • Manque d’innovation.
  • Le grand défi demeure « l’homme » : Tout homme est invité à être meilleur dans ses actes et actions.
  • Propositions de la solution
  • Que l’Etat Congolais par le biais de l’ANADEC et l’ANAPI essaie dans un premier temps d’élaborer une convention couvrant le métier d’accompagnant dans le but de garantir la pérennité des PME ;
  •  Que les femmes et les jeunes filles sortent de l’informel. Ceci ne sera possible que grâce aux sensibilisations des entités publiques ;
  • Que les privés apprennent à coopérer et/ou collaborer avec les institutions publiques et politiques.
  • Identifier une opportunité affaire ;
  • Avoir confiance en soi ;
  • Créer de groupement d’intérêts économiques.
  • Que tout celui qui envisage d’entreprendre brise la peur et se lance malgré les contraintes ;
  • Que tout entrepreneur participe activement aux sensibilisations de l’ANADEC ;
  • Que tout entrepreneur apprenne à s’informer auprès de sources fiables (pas à la rue) ;
  • Que les femmes (de tout âge) et les jeunes garçons (moins de 35 ans) répondent favorablement à l’appel de l’ANADEC pour bénéficier d’un accompagnement de qualité;
  • Que le premier à entreprendre protège sa marque en restant discret pour permettre à celui qui le suivra d’innover.
  • Chaque jeune congolais doit compter sur lui-même ;
  • Changement de la mentalité.

Le deuxième atelier a tourné autour du thème : « la légitimité et la pertinence de l’accompagnement entrepreneurial : Partage d’expérience des entrepreneurs ».

Cet atelier a connu la participation des 4 entrepreneurs qui ont partagé leurs expériences dans le parcours entrepreneurial et la place qu’ont occupée les différentes formes d’accompagnement.

            S’agissant des « vides » dans l’industrie de l’accompagnement, il a été noté principalement une absence de l’accompagnement juridique pour les petits entrepreneurs. Les entrepreneurs ont mentionné les difficultés liées à l’obtention des documents juridiques nécessaires au fonctionnement de l’entreprise.

D’autres leçons ont également été tirées de ces partages d’expérience :

  • Développer l’intelligence émotionnelle ;
  • Se servir de réseaux humains à notre disposition ;
  • Développer la confiance envers les différents partenaires ;
  • Ne pas négliger les « faibles commencements » ;
  • Utiliser les défis pour s’améliorer tous les jours ;
  • Mobiliser toutes les théories apprises à l’université…

Comme résolution pour cet atelier, nous avons retenu ce qui suit :

  • Créer, au sein de l’UCC une structure, de couverture légale qui serve à protéger les innovations des étudiants-entrepreneurs ;
  • Aux instances d’accompagnement,  de renforcer le conseil pour les aspects juridiques ;
  • Aux futurs entrepreneurs, d’apprendre une langue additionnelle, l’anglais en priorité ;
  • Aux étudiants, prendre au sérieux les théories apprises, particulièrement les théories sur la pratique entrepreneuriale ;
  • Prendre en compte l’aspect psychologique de l’acte entrepreneurial en plus de son aspect économique et juridique ;
  •  Créer un réseau des Business Angels composés des anciens de l’Université Catholique du Congo ;
  • A la faculté, organiser des séances de coaching destiné aux dames ;
  • Réactiver le club des étudiants-entrepreneurs qui puisse servir de think-thank pour l’innovation. 

Voilà ce qu’a été la journée des entreprises organisée à l’UCC par la faculté d’Economie et développement.

Pour la faculté d’Economie et Développement,

Sœur Clémentine Myriam PANGA

Point focal 

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