COLLOQUE A L’OCCASION DES 65 ANS DE L’UCC

Mot de bienvenue et présentation du Colloque

Prof. Abbé Léonard SANTEDI Prononçant le mot de Bienvenue

Excellence Mgr le Nonce Apostolique en RDC ;

Excellence Monsieur le Ministre de l’ESU ;

Eminence Dieudonné Cardinal NZAPALAINGA, Archevêque de Bangui ;

Son Excellence Mgr le Président de la CENCO et Grand chancelier de l’UCC, représenté ici par Monsieur l’Abbé André MASINGANDA ;

Monsieur l’Abbé Valens NIRAGIRE, Représentant de Son Eminence Antoine Cardinal KAMBANDA, Archevêque de Kigali ;

Excellence Mgr le Président du Conseil d’administration de l’UCC ;

Excellences Messeigneurs les Evêques ;

Excellences Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de mission diplomatique ;

Chers Membres du corps académique et scientifique ;

Chers Membres du corps administratif, technique et ouvrier ;

Chers étudiantes et étudiants ;

Distingués invités en vos titres et qualités respectifs.  1. C’est avec joie immense  et reconnaissance profonde  que je vous  accueille et vous souhaite, au nom de notre Comité de Direction et en mon nom personnel, une cordiale et chaleureuse bienvenue à ce colloque international et interdisciplinaire que l’Université Catholique du Congo  (UCC) organise à l’occasion de ses 65 ans d’existence. Votre présence manifestement significative à cette cérémonie d’ouverture nous fait un immense honneur auquel nous sommes particulièrement sensibles. En outre, elle revêt pour nous une signification infiniment précieuse, celle de l’intérêt et de l’attention que vous portez à  l’Université catholique du Congo et à  ses activités.

Je remercie de tout cœur et de grand cœur les autorités ecclésiastiques et politiques, qui nous honorent par leur présence.

Je salue la présence de son Excellence le Nonce Apostolique, de son Eminence le Cardinal Dieudonné NZAPALAINGA, nous remercions son Eminence le Cardinal Luis Antonio TAGLE, Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des peuples et son Eminence le Cardinal Guiseppe VERSALDI, Préfet de la Congrégation Catholique pour les messages qu’ils ont daigné envoyés à notre Université à l’occasion de jubile de 65 ans d’existence. Quel honneur ! Quel bonheur.

Nous disons avec emphase nos remercîments à votre Université, nos pères évêques de la CENCO pouvoir organisateur de sollicitude qu’ils offrent à notre Université, que Mgr Marcel UTEMBI, Président de la CENCO soit remercié. Que son Excellence Mgr Fulgence MUTEBA, Président du Conseil Administrateur de notre Université reçoive expression de notre gratitude.

Son excellence Monsieur le Ministre de l’Education tous nos remerciement.

Je ne saurai omettre d’accueillir les nombreuses délégations venues des Universités et Institutions de recherche d’Afrique et d’Europe. Venus de Rome, de Grenoble, de l’Afrique de l’ouest, Burkina Faso, Cote d’Ivoire, de l’Afrique centrale Yaounde, du Rwanda, du Congo voisin. Les Professeurs des Universités et Institutions d’enseignement Supérieur de notre pays : UNKIN, UNILU, UNIKIS, UPN, UPC. C’est vraiment une fête scientifique, un banquet de l’Esprit qui nous réunit. L’UCC est heureuse, elle jubile, elle est honoré elle est comblée.

2. Il faut le dire d’entrée de jeu : Il est des jours , comme celui-ci, où le devoir ajoute à son caractère d’obligation et de contrainte la promesse d’une joie intense et immense à celui qui l’accomplit avec le sentiment, le faisant, de se réaliser pleinement soi-même et de participer à un événement de grande importance. La tenue de ce colloque  est, en effet, en un sens, historique, c’est-à-dire elle va prendre date dans l’histoire de notre Université. Il s’agit de la célébration de notre jubilé de palissandre placé sous le signe de la reconnaissance au Seigneur pour tout ce que nous lui devons, Lui qui chemine sans faille avec nous.  Et également sous  le signe de la reconnaissance des richesses de cœur de tous ceux qui, d’une génération à l’autre, dans l’abnégation et le dévouement total,  ont construit, notre Alma Mater au fil des années. Le jubilé de Palissandre, comme le disait le Mgr Fulgence Muteba dans l’homélie de la messe d’ouverture du jubilé, nous interdit toute ingratitude envers le Créateur. . A notre Dieu, Maître des temps et de l’histoire, Louange et gloire éternellement. Elle nous interdit également tout ingratitude envers nos devanciers. Ceux et celles qui ont buchonner dur, pour hisser toujours plus haut la flamme de notre Alma mater dans le panthéon du savoir. Elle nous invite à nous souvenir du travail copieux et précieux et de l’œuvre monumental et colossal abattu par ces vaillants et talentueux enseignants chercheurs,  Maître en science et en humanité qui, par la qualité de leurs travaux pointus et pointillés, aiguës et aiguisés ont fait la renommée de cette Université et ont  formé des générations  d’étudiants devenus eux-mêmes maîtres. Il n’y a pas d’avenir sans souvenir. Le souvenir est à l’homme ce que la sève est à l’arbre : sa source vitale. Il nous faut des racines et des ailes. Il nous faut nous approprier notre passé  en vue de bâtir un avenir que nous  voulons toujours plus  reluisant, florissant, pimpant, pétillant, braisillant  et flamboyant.

3. Historique cette rencontre l’est aussi par le thème choisi à savoir « éducation et construction de la paix dans le monde d’aujourd’hui. Défis et perspectives». Thème  central, capital et vital pour notre avenir commun au sein d’un monde brisé qui cherche à tatons et comme à reculons les voies et moyens de son développement global.

Auguste Assemblée, 4. Il me semble que le thème de ce colloque est d’une actualité on ne peut plus brûlante, au regard des enjeux de l’heure qui nous dictent l’impérieux devoir de travailler sérieusement à promouvoir la paix. Les problèmes de l’Afrique, nous en sommes tous conscients, sont multiples. Ils sont tous prioritaires. Ils se concentrent sur le développement, le développement durable et l’environnement, la justice et l’équité, la santé et l’éducation, le respect du bien commun et celui de la parole donnée, la tolérance, la lutte contre l’impunité et la corruption, sans oublier la lutte sur nous-mêmes, sur nos mentalités.  Mais s’il manque la paix comment entrevoir un horizon  réaliste de développement. C’est donc avec raison que le Pape Paul VI a pu dire que le développement est le nouveau nom de la paix. On peut aussi dire aujourd’hui que la paix est le nouveau nom du développement. Il suffit de compter le nombre de missions de maintien de la paix. Là où il n’y a pas de paix, il n’y a pas de développement. Il faudrait donc penser les voies et moyens, les pistes pour la construction de la paix. Cette paix est-elle possible ? N’est-elle pas en fin de compte une vaine utopie. Ne sommes-nous acculés à la repousser sans cesse ? C’est là me semble-t-il qu’intervient le rôle majeur de l’éducation, de la science. En effet,  la science, le savoir, n’acceptent pas la fatalité ni la futilité, mais s’efforcent de construire librement l’avenir. Envisagée à cette lumière, la science est un moyen d’empêcher le fatalisme de l’avenir. Celui-ci n’est plus un destin à subir, mais un projet et une tâche à accomplir pour le futur harmonieux de l’humanité.

5. Discuter entre chercheurs et réfléchir à fond sur l’éducation et la construction de la paix dans le monde est une œuvre hautement salutaire. Depuis sa création en 1957, notre Université s’intègre dans l’œuvre évangélisatrice de l’Eglise, dans le service à la Communauté  et dans le besoin d’une société devant disposer d’un cadre de formation des élites répondant aux standards internationaux. L’éducation catholique a toujours œuvré dans le sens de la paix : celle des familles, celle des hommes et des institutions qui leur ressemblent. Mais toujours est-il que la paix reste polymorphe, un permanent défi et une perpétuelle refondation pour le monde entier. C’est ici qu’apparaît,

pour nous, l’impératif capital de penser de nouvelles voies, d’inventer de nouveaux paradigmes tamisés par le cœur et la raison en vue de  construire la paix durable, socle d’un nouvel humanisme et d’un réel développement global. D’où la raison d’être de ce colloque. Le Pape François pense l’éducation comme laboratoire d’humanisation. Pour sa part, le Pape François lance l’appel pour construire le pacte éducatif global comme socle d’un nouvel humanisme capable d’engendrer les transformations nécessaires à l’avènement d’un monde plus juste et d’une société plus fraternelle. C’est à juste titre que le théologien Cl. Geffré invitait en ces termes : Au-delà des Institutions internationales, des médiations d’ordre politique et culturel, les religions doivent, en effet, de mettre leurs ressources spirituelles au service d’une convivialité entre les hommes en favorisant en particulier un esprit de paix, une éducation à cette paix, condition de la coexistence pacifique.

 ( Profession théologien), Paris Albin Lichel 1999, P. 153.

6. Pour ébaucher tant soit peu  des réponses à cette question lancinante et sans cesse renaissante dans une approche évaluative et projective, les organisateurs de ce colloque ont fait appel aux intelligences rares venues de plusieurs horizons notamment France, Cameroun, Centre-Afrique, Rwanda, Congo-Brazza et RDC pour déployer leurs réflexions autour de quatre axes, à savoir : l’axe religion, culture, science et innovation ; l’axe juridico-politique et géopolitique ; l’axe socio-économique et financier et l’axe géostratégique, défense et sécurité. L’ossature générale de ce colloque nous propose une architectonique de toute beauté : trois matinées pour des conférences en plénière et trois après-midi pour des travaux en atelier. Une matinée pour la cérémonie d’ouverture et une autre pour la cérémonie de clôture. Quatre conférences en atelier pour chaque axe, douze conférences en plénière.

7. On s’en rend compte. La diversité et la complexité des conférences choisies sont de nature à susciter un réel intérêt pour ce colloque et à nourrir des débats riches et enrichissants, vivants et vivifiants. Mettant à contribution plusieurs disciplines des sciences humaines : théologie, philosophie, économie, communication, sciences computationnelles, politique, sociologie, économie, histoire, psychologie, anthropologie culturelle et sociale,  on attend de différents intervenants d’ouvrir de nouvelles avenues, de baliser la Responsabilité et le rôle du scientifique ; dans la recherche de la vérité en Eglise avec le les humains, de promouvoir la liberté politique et la liberté ecclésiale, de refuser le silence complice face au mal, cultiver l’esprit de discernement et exercer la vigilance critique à l’endroit du peuple.

En fait, comment trouver le chemin de la paix profonde celle qui n’est la simple absence de guerre, ni le calme plat des philosophes, dans ces contradictions du et confusions du XXI ème siècle: dans cette raison qui déraisonne, dans cette technique qui détruit, ces idéologies qui se renient » ?

Au regard des angoisses des peuples dont la paisible survie est quotidiennement menacée au présent et à l’avenir, nous nous posons la question de savoir quel système éducatif, quelles méthodes, quelles perspectives et quelles réformes sont à promouvoir aujourd’hui pour une paix retrouvée dans notre monde. Mener des analyses fines et fignolées sur ces questions d’importance commune relève des apanages du scientifique. Et c’est en cela que repose la qualité du service efficace et toujours performant que nos Universités, comme communautés de formation des bâtisseurs de l’avenir, sont appelées à rendre à notre société. Vous l’aurez senti, l’enjeu de la question en étude est de taille pour une paix et un développement intégral qui s’imposent comme gage du bien-être de tous les humains et du vivre-ensemble harmonieux dans notre maison commune. Ce qui est ainsi éminemment en question pour nous ici, c’est notre destination, la destination de notre monde, en tant qu’elle est autre chose qu’une pure factualité, dépendante d’un déterminisme intégral, autre chose aussi que la simple participation à la vie universelle. Cette destination, mieux cet avenir paisible de notre monde est à construire, à inventer. Quelle destinée voulons-nous construire pour notre monde de demain ? Il nous importe donc, à la lumière de ce colloque, de baliser le chemin,  de jeter des ponts,  de jalonner des routes, d’ébaucher des plans, d’entrebâiller des portes, de crayonner des perspectives, , de silhouetter des paysages  d’un nouveau

monde de paix à construire. Il y a dans ce colloque la jonction et la conjonction de deux projets : celui de l’éducation comme paideia, pétrin d’humanité et celui de la paix comme réalisation profonde de l’homme et de la société. 

8. Nous souhaitons que ce colloque nous permette au-moins de susciter des interrogations qui nous questionnent et des questions qui nous interrogent en vue de la construction projetée de la paix en humanité. Il nous faut de l’audace afin  d’oser présenter des propositions, des pistes d’actions capables de faire maintenir l’espoir pour une meilleure destinée de notre monde, dans la construction de la paix.  

9. Nous souhaitons également que les ateliers qui seront organisés soient des véritables lieux de la disputatio au sens médiéval du terme, c’est-à-dire, des lieux de débat riche et enrichissan, fécond et fécondant,  dynamique et dynamisant ; des lieux de créativité et d’inventivité, c’est-à-dire des lieux d’éclosion d’une manière de penser et d’agir orientée vers la production communautaire de nouvelles logiques sociales, de nouvelles structures d’action et de nouvelles possibilités de vie pour inventer un monde nouveau, un monde de paix, un monde de fraternité, une humanité de solidarité et du bonheur  partagé.

Auguste assemblée, Fort de l’inébranlable espérance selon laquelle un monde meilleur est possible, je confie les assises de ce grand

monde de paix à construire. Il y a dans ce colloque la jonction et la conjonction de deux projets : celui de l’éducation comme paideia, pétrin d’humanité et celui de la paix comme réalisation profonde de l’homme et de la société. 

8. Nous souhaitons que ce colloque nous permette au-moins de susciter des interrogations qui nous questionnent et des questions qui nous interrogent en vue de la construction projetée de la paix en humanité. Il nous faut de l’audace afin  d’oser présenter des propositions, des pistes d’actions capables de faire maintenir l’espoir pour une meilleure destinée de notre monde, dans la construction de la paix.  

9. Nous souhaitons également que les ateliers qui seront organisés soient des véritables lieux de la disputatio au sens médiéval du terme, c’est-à-dire, des lieux de débat riche et enrichissan, fécond et fécondant,  dynamique et dynamisant ; des lieux de créativité et d’inventivité, c’est-à-dire des lieux d’éclosion d’une manière de penser et d’agir orientée vers la production communautaire de nouvelles logiques sociales, de nouvelles structures d’action et de nouvelles possibilités de vie pour inventer un monde nouveau, un monde de paix, un monde de fraternité, une humanité de solidarité et du bonheur  partagé.

Auguste assemblée, Fort de l’inébranlable espérance selon laquelle un monde meilleur est possible, je confie les assises de ce grand colloque et l’avenir de notre maison commune à Dieu, par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie.A tous et à chacun, je souhaite  un plein succès à cette rencontre hautement scientifique. Et un fructueux jubilé de palissandre, moment de renaissance pour notre Unive rsité afin de prendre le plus bel élan.

Je vous remercie.

                                                                            Fait à Kinshasa, le 26 avril 2022

                            Le Recteur

                Prof. Abbé Léonard SANTEDI

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