Mot du Recteur
- Eminence Cardinal Fridolin AMBONGO, Archevêque Métropolitain de Kinshasa ;
- Chers Membres du Comité de Direction ;
- Révérend Père Doyen de la Faculté de Théologie ;
- Chers Collègues Professeurs ;
- Chers Assistants ;
- Distingués Invités à vos titres et qualités respectifs ;
- Chers Etudiants et Etudiantes ;
- C’est pour moi un vrai bonheur, un grand honneur de prendre la parole au nom du Comité de Direction et au mien propre, pour vous accueillir chaleureusement, et vous souhaiter une cordiale bienvenue à cette particulière cérémonie d’institution de la Journée des Ainés au sein de l’Ecole Théologique de Kinshasa.
- Je salue cette belle initiative qui a la vocation d’honorer la plus belle tradition de notre Alma mater, celle de rendre hommage à nos valeureux et vénérables maîtres de l’Ecole Théologique de Kinshasa. En effet, il n’y a pas d’école sans maître, tout comme il n’y a pas de maître sans élève. Une école sans maîtres est semblable à un navire sans boussole. De même un maître sans élèves est un coach sans joueurs. Les maîtres de l’école de Kinshasa ont des élèves, ils ont une postérité féconde et fécondante.
- Oui ! Nous sommes heureux d’honorer nos maîtres et d’être fidèles à la tradition qu’ils nous ont transmise. Mais être fidèle à une tradition, ce n’est pas être fidèle aux cendres mais à la flamme. Assumer son passé, se solidariser avec ceux d’hier, prendre rendez-vous dans l’espérance, par ses engagements ou son sacrifice, avec ceux de demain, telle est notre tâche et notre responsabilité aujourd’hui. Il n’y a pas d’avenir sans souvenir. Le souvenir est à l’homme sa sève vitale. Si nous ne savons pas d’où nous venons, comment saurons-nous où aller. Evoquer la mémoire des ainés est d’une grande importance, c’est nous rappeler d’où nous venons. Mais le rappel du passé devient une référence inerte, oiseuse ou mystificatrice quand il n’exprime pas une exigence éthique et poétique, un impératif à réaliser par moi, ici et maintenant, quand il ne désigne pas le processus par lequel j’accède ou j’émerge à l’humanité dans le monde tel qu’il est, hic et nunc, par lequel je fais cette vérité qui rend libre.
- Solidaires de nos ainés et placés devant nos responsabilités d’aujourd’hui pour un Congo nouveau, une Afrique nouvelle à inventer sans cesse comme force d’action historique pour bâtir une nouvelle destinée humaine, nous voulons à travers cette journée non pas non pavaner dans les sables dorés de la nostalgie d’un passé glorieux, mais nous approprier un riche et noble héritage pour regarder l’avenir et tricoter une humanité de fraternité, du bonheur partagé, une humanité de paix.
- En faisant aujourd’hui mémoire de ces maîtres, nous voulons passer le flambeau, vivifier l’Ecole Théologique de Kinshasa, pour qu’elle soit toujours cette école qui étudie dans les profondeurs les questions les plus fondamentales, avec la rigueur et la vigueur qu’une école emporte. Qu’elle soit cette école qui pousse à l’inventivité et à la créativité.
- C’est pourquoi cette Journée des Ainés nous permettra désormais de sortir du statu quo ou de l’immobilisme au sein de notre Ecole Théologique de Kinshasa. Je souhaite qu’elle soit d’abord le lieu d’une véritable disputatio au sens médiéval du terme, comme cette méthode essentielle et omniprésente d’enseignement et de recherche où, à travers un débat contradictoire et un échange riche et enrichissant, on s’achemine vers la construction d’un savoir collectif ordonné au progrès de la société. A vrai dire, c’est à cette méthode que nos Ainés scientifiques recourraient. C’est elle qui a donné naissance à l’Ecole Théologique de Kinshasa, pour ainsi dire. Oui ! je souhaite que cette Journée soit un tremplin vers des appropriations responsables et sages des héritages scientifiques de nos « maîtres ». C’est ici que j’invite en particulier nos étudiants en Théologie à profiter suffisamment et même sans modération de ce parterre d’éminents scientifiques et chercheurs pour leur croissance en science et en humanité.
- Je souhaite que cette Journée soit enfin une source d’inspiration et de responsabilisation. Autrement dit, tous, Professeurs, Assistants et Etudiants, nous sommes responsables de l’avenir de l’Ecole Théologique de Kinshasa. Cet avenir doit avoir un visage radieux et flamboyant, pimpant et scintillant, reluisant et séduisant. Oui ! Il nous appartient de donner sens à ce désir, et aux labeurs de nos « maîtres » un avenir. Ils sont des pères et des repères. Ils méritent d’être connus et reconnus par nos labeurs. Telle est la responsabilité qui nous incombe et à laquelle j’invite chacun et chacune de nous, Professeurs, Assistants et Etudiants pour la croissance de notre Ecole Théologique de Kinshasa, la première en Afrique. Bien sûr, « celui qui plante n’est rien, celui qui arrose n’est rien, mais c’est Dieu qui donne la croissance ». Qu’Il donne la croissance à notre Ecole.
Auguste assemblée,
8. Permettez-moi pour terminer de saisir cette occasion pour féliciter et à exprimer ma profonde gratitude au doyen et aux Professeurs de la Faculté de Théologie de notre Alma mater qui ont eu cette géniale intuition, preuve suffisante de leur sens élevé de la reconnaissance du mérite des Ainés. En effet, honorer les anciens, comme dit le Pape François, c’est reconnaître leur dignité. Tel me semble la ligne fondamentale de cette initiative : la dignité des Ainés. Nous avons la responsabilité de la promouvoir à tout prix pour la vitalité de notre Ecole. Une école au service de la vie.
9. Sur ce, je réitère mon vœu de voir cette Journée des Ainés revitaliser notre Ecole Théologique au panthéon de laquelle nous aimerions voir entrer des nombreuses futures générations de Théologiens africains.
Une fois de plus, cordiale bienvenue à vous tous.
Je vous remercie.
Fait à Kinshasa, le 14 juin 2024
Professeur Abbé Léonard SANTEDI KINKUPU
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