MOT DU RECTEUR
Monsieur Le Doyen,
Mesdames et Messieurs les Professeurs
Chers étudiantes et étudiants
, Distingués invités en vos titres et qualités respectifs,
- C’est pour moi un honneur et un bonheur de vous accueillir dans cet amphithéâtre Cardinal Joseph Albert Malula et de vous souhaiter, au nom de l’Université Catholique du Congo (UCC), au nom de son Comité de Direction et en mon nom personnel, une cordiale et chaleureuse bienvenue à cette matinée scientifique organisée par la toute jeune Faculté de Médecine de l’Université Catholique du Congo. Votre présence nombreuse à cette cérémonie nous fait un immense honneur auquel nous sommes particulièrement sensibles. En outre, elle revêt pour nous une signification infiniment précieuse, celle de l’intérêt et de l’attention que vous portez à l’Université catholique du Congo et à ses activités.
- Et l’activité qui nous réunit en ce jour est d’une importance capitale et fondamentale pour la vie de nation. Il s’agit en ce mois d’Octobre, mois dédié à la sensibilisation contre le cancer du sein, d’offrir une réflexion approfondie sur ce thème alléchant La lutte contre le cancer. Quoi de neuf ? Comme l’avait rappelé le Cardinal Thiandoum, Archevêque de Dakar, lors de l’Assemblée Spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques à Rome, « la santé et la maladie ont une dimension très importante dans la vie des populations africaines et malgaches ». Déjà en 1974, le Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar tenu à Kinshasa en juillet 1984 affirmait : « En Afrique, nous sommes de plus en plus préoccupés par les problèmes sociaux. La question numéro un, avant la famille et la sécurité de l’emploi, c’est la santé. Quelle réponse pourrons-nous donner à l’inquiétude générale en ce domaine » ? Cette question de la maladie est vécue avec beaucoup d’angoisse et de souffrance lorsque l’on apprend qu’il s’agit du cancer.
- Comme beaucoup le savez bien, le cancer représente, de nos jours, un réel problème de santé publique car le nombre des nouveaux cas diagnostiqués ne cesse d’augmenter dans tous les continents ces deux dernières décennies. Et selon les spécialistes, de tous les cancers, celui de sein reste le plus fréquent aussi bien dans les pays développés que dans nos pays en voie de développement. Et dans ces derniers, les cancers du col de l’utérus et du sein représentent plus de la moitié de tous les cas de cancers diagnostiqués ces dix dernières années. En RDC, Globocan a estimé pour l’année 2020, à 48.839 le nombre des nouveaux cas de cancers avec 34.412 décès liés au cancer (soit 70,4%) faisant ainsi du cancer la première cause de mortalité devant le VIH/SIDA, le paludisme et la TBC.
- On le voit, avec cette réalité bouleversante, ces chiffres effrayants et ces statistiques alarmantes, le cancer pose aujourd’hui à notre société des questions précises. Au sujet de la maladie et en particulier du cancer les vraies questions à poser ne doivent-elles pas rejoindre d’une manière ou d’une autre les interrogations premières de l’existence humaine : vivre pourquoi ? Quelles sont nos raisons de vivre ? Quel est le sens de notre vie si elle doit –être fauchée ainsi à fleur de l’âge sans une réponse adéquate ? Quel est le prix de la vie humaine ? Devant le cancer y a-t-il inéluctablement le spectre de la mort ? Quel avenir devant cette maladie ?
- La question vaut la peine d’être posée. Car qu’il s’agisse de l’économie, de la politique, de la technoscience on traite l’homme selon l’idée qu’on s’en fait de même que l’on se fait une idée de l’homme selon la manière dont on le traite. Cette circularité ou si vous me permettez le mot cette circumincession renvoie chacun de nous à une responsabilité historique sur l’avenir de la société.
- Oui, devant la tâche de construction de l’avenir, les forces intellectuelles en général, les Universités en particuliers ont une responsabilité historique. Elles sont appelées à partir de leurs recherches fines et fignolées, de leurs analyses pointues et pointillées, à crayonner de nouvelles perspectives face aux questions lancinantes des sociétés. L’Université peut aider à former un arsenal d’outils intellectuels, éthiques et spirituels pour maîtriser la société, l’organiser et y vivre en harmonie car, la science, le savoir n’accepte pas la fatalité ni la futilité mais s’efforce de construire librement l’avenir. Envisagée à cette lumière, la science est un moyen d’empêcher le fatalisme de l’avenir. Celui-ci n’est plus un destin à subir, mais un projet à réaliser, une tâche à accomplir, un défi à relever.
- En face donc du cancer, je crois le dire, sous réverse de l’avis des spécialistes ici présents, il n’y a pas fatalité, on peut envisager un avenir autre. Le cancer est une maladie que nous pouvons prévenir grâce à une bonne sensibilisation de la population et en adoptant un mode de vie adéquat. Sans anticiper sur les conférences et sur les échanges que je souhaite d’ores et déjà riches et enrichissants, je voudrais féliciter vivement le Doyen de la Faculté de Médecine et toute son équipe pur l’organisation de cette matinée scientifique. Ils ont fait appel à des spécialistes et experts connus et reconnus du monde scientifique sur la question du cancer nous parler de cette thématique et pour ainsi apporter leur contribution à la recherche des lumières sur la manière d’envisager l’avenir de notre société en face du cancer, sur la manière donc de mener en synergie et en syntonie notre combat contre le cancer. J’invite donc notre jeunesse estudiantine, quelque soit sa filière, à s’approprier cette lutte en adoptant des attitudes et des pratiques responsables afin d’éviter l’éclosion des maladies chroniques tel que le cancer dans les décennies à venir. Car c’est en mutualisant nos idées et nos efforts qu’ensemble nous allons rendre le cancer une maladie chronique, avec laquelle on pourra vivre avec et que nous pourrons vaincre Distingués invités
Auguste ensemble,
En vous réitérant mes remerciements pour votre présence combien qualitative et bien significative à cette matinée scientifique, je vous souhaite des bons, fructueux, lumineux, riches et enrichissants travaux scientifiques. Que la Vierge Marie Notre Dame de lumière intercède pour nous dans notre quête du savoir et que l’Esprit du Seigneur nous guide dans la recherche des lumières et des nouvelles perspectives en face du cancer et de la maladie en général pour un avenir meilleur de la société.
Je vous remercie.
Prof Abbé Léonard SANTEDI KINKUPU
Recteur de l’Université Catholique du Congo
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