CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE DU CONGO
CATECHESE EN L’EGLISE PAROISSIALE SAINT-ESPRIT DE L’ARCHIDIOCESE DE LUBUMBASHI
THEME : EUCHARISTIE ET FAMILLE
Mgr JOSE MOKO EKANGA, Evêque d’Idiofa et Vice-Président de la CENCO
Chers frères et sœurs
1.Je suis heureux d’être parmi vous et avec vous en cette église paroissiale « Saint-Esprit » pour cette catéchèse autour de l’Eucharistie et de la Famille. Comme vous le savez toutes et tous, le thème général de notre Congrès eucharistique national, le troisième de l’histoire de l’Eglise famille de Dieu de la RD Congo, est : « Eucharistie et famille ». Les différentes et brillantes conférences que nous avons eues, notamment celle de l’Archevêque métropolitain de Lubumbashi, Mgr Fulgence Muteba, qui a explicitement porté sur « la place de l’Eucharistie dans la pastorale familiale », nous ont permis, sur le plan scientifique et théologique, de comprendre les enjeux et les implications de la relation entre Eucharistie et Famille, hier et aujourd’hui.
2. Dans cette même logique, mais sans prendre les allures d’un cours de dogmatique ou d’un exposé purement scientifique et théologique, notre enseignement au cours de cette catéchèse vise à montrer que la famille est la cellule de base de la société et de l’Eglise, si bien que sans famille, la société et l’Eglise n’ont pas d’avenir. C’est d’autant plus vrai que chacun de nous, ici présent, Mgr José Moko y compris, est l’émanation d’une famille et appartient à une famille. Nous avons tous des parents, des frères, des sœurs, des grands-parents, des ancêtres et même des frères et sœurs « non-encore-nés ». C’est au sein de la famille, auprès de « Papa » et de « maman », auprès de « Pépé » et de « Mémé », auprès des « Yaya » que nous avons appris les abécédaires (les A, B, C, D) de la vie chrétienne et de valeurs sociétales. C’est au sein de la famille que nous avons entendu et appris pour la première fois le nom de Dieu, le sens de la prière, l’importance du repas communautaire et de la fraction du pain, la place de l’amour, du pardon et les exigences du vivre-ensemble.
3. Imaginez un seul instant, chers frères et sœurs, notre société et notre Eglise sans famille ? Que serait la société sans famille ? Que serait l’Eglise et quel serait son avenir sans famille ? Les chrétiens et les citoyens ne tombent pas du ciel. Ils proviennent de nos familles. Les consacrés, les prêtres, les évêques, et même les autorités politico-administratives et sécuritaires ne tombent du ciel. Ils viennent de nos familles.
4. Dans les sociétés et traditions africaines, la famille est une institution centrale et incontournable. L’individu est, parce que la famille est et vice versa. L’individu n’existe pas comme un morceau, un atome isolé ou une monade, mais comme membre d’une famille restreinte et élargie, un relais ou un bourgeon par lequel passe l’élan vital venant des ancêtres et devant être transmis aux générations futures. C’est au sein de sa famille qu’il puise de l’énergie pour son individualité, son épanouissement et son bonheur. D’ailleurs, l’individu se définit, s’identifie et se présente par rapport à sa famille.
5. Dans les Ecritures saintes, la Tradition de l’Eglise et le Magistère, la famille occupe une place importante. Pour ne parler que du Magistère, la publication, par exemple, de la lettre encyclique Casti connubi du Pape Pie XI en 1930, la Constitution pastorale Gaudium et spes du Concile Vatican II en 1965, l’encyclique Humanae vitae du Pape Paul VI, le synode sur la famille de 1980, l’exhortation Familiaris Consortio (1981) et la lettre aux familles (1994) du Pape Jean-Paul II, l’exhortation des Evêques de la CENCO (CEZ) aux familles (1985), etc., attestent de cette importance que l’Eglise accorde aux familles. Pas plus loin de nous, l’organisation de deux synodes sur la famille (en 2014 et 2015) et la publication de l’exhortation post-synodale Amoris laetitia du Pape François témoignent davantage du souci que l’Eglise a de la famille.
6. La famille est tellement importante aux yeux de l’Eglise que le Concile Vatican II l’a considérée comme « l’Eglise domestique »[1]. Les Pères synodaux du Premier Synode Spécial pour l’Afrique (1994), dans une perspective de complémentarité, d’accueil et d’enrichissement de l’ecclésiologie « Eglise-communion », « Peuple de Dieu », « Corps mystique du Christ », etc., ont préféré et choisi de parler en Afrique de l’Eglise Famille de Dieu.
7. Aujourd’hui, la famille –« Eglise domestique »- est malheureusement menacée et soumise aux pressions de tout bord. Elle est confrontée à plusieurs défis. J’allais même dire, elle est par terre comme l’homme abattu et laissé à demi-mort par les bandits sur le chemin de Jéricho (Lc 10, 30-37). Dans certains coins du monde, elle est même menacée d’anéantissement, d’extinction, de disparition ou de déformation fantaisiste. En Afrique, en général, et en RD Congo, en particulier, au-delà de la vitalité de la famille, les menaces et les défis à cette institution de base ne sont pas les moindres.
8.Les familles congolaises et africaines sont aujourd’hui confrontées aux défis de la mondialisation et de la modernité. Plutôt qu’être autour du feu le soir, par exemple, aujourd’hui les membres d’une même famille sont autour de l’écran dans un silence absolu, et donnant parfois l’impression d’un temps d’adoration silencieuse, pour suivre Novelas, Zee Magic, etc. Pire encore, l’on rencontre des membres d’une même famille, qui situés dans un même salon ou sur la même table, mais se trouvent miraculeusement chacun dans un autre Continent grâce aux réseaux sociaux comme Tik Tok, Facebook, Snapchat, WhatsApp, etc. Il y a là un défi de communion, de communication, d’éducation et du vivre-ensemble face aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Les familles sont aussi confrontées aux problèmes de valeurs et de références éthiques liées à la pudeur, à la sexualité et à la régulation de naissances. De même, nous sommes toutes et tous témoins des antivaleurs qui s’installent allègrement dans la société, si bien qu’il n’existe plus de distinction entre le bien et le mal. La corruption, le détournement, le vol et la violence, même au sein des familles, deviennent des pratiques courantes et banales.
9.Les familles africaines et congolaises font face aujourd’hui aux problèmes de dignité de la femme, de dignité des personnes âgées accusées souvent, et injustement, de sorcellerie ou abandonnées injustement ; problème de dignité des enfants abandonnés dans les rues de nos villes et au problème de respect de la vie humaine naissante. Pensons ici à la signature et à la ratification du Protocole de Maputo qui fait de l’avortement un droit de la femme. Il y a là, d’un côté, un défi de néocolonialisme idéologique, culturel et axiologique, de l’autre côté, un défi de pesanteur culturel et de dépravation de mœurs.
10. A ces défis que je viens d’énumérer s’ajoutent les cauchemars socio-économiques, politiques et sécuritaires. Non seulement nos familles vivent en deçà du seuil de pauvreté et dans une misère indescriptible, le taux de chômage ne fait qu’exponentiellement augmenter. Ceux et celles qui travaillent ont un salaire modique ne leur permettant pas de nouer les deux bouts du mois et de faire face aux priorités d’une vie familiale ordinaire. L’eau, l’électricité et les soins de santé primaires sont un luxe. Les taux de change sur le marché ne font que grimper et les prix de denrées alimentaires de première nécessité ne font que prendre l’envol. Vous savez vous-mêmes ce que coute un pain aujourd’hui, ce que vaut un sac de maïs, de semoule ou de blé ici à Lubumbashi et dans les autres régions du pays. Dans certaines familles, le repas se prend par délestage. A cette souffrance socio-économique s’ajoutent les conflits politiques, interethniques, tribaux, le banditisme urbain et les guerres qui causent des morts, des déplacements massifs et des crises humanitaires. Pensez à ce moment à ce qui se passe à l’Est de notre pays avec les rebelles du M23 et autres, ici au Katanga, dans le territoire de Kwamouth, au Kongo Central, etc. Pensez aussi à ce qui s’est passé au Kasaï avec le Kamuina Nsapu ou alors à Yumbi dans le Maï-Ndombe pour réaliser la souffrance et les épreuves des familles en RD Congo. Vous avez certes, vous tous et vous toutes, suivi les témoignages des victimes de la guerre à l’Est de notre pays lors de la visite historique du Saint Père François en RD Congo. Quelle cruauté ? Comment peut-on violer une mère en présence de ses enfants et de son mari ? Comment peut-on décapiter un père de Famille au milieu de ses enfants ?
11. L’autre ordre de défis relève de questions liées à la vie spirituelle et religieuse. En plus de la sorcellerie et de fétiches, les familles font aujourd’hui face aux loges, à la magie, à la franc-maçonnerie, à la rose-croix, Mahikari, Eckankar et à bien de sectes sataniques. Il faut aussi évoquer les religions traditionnelles africaines, les nouveaux mouvements religieux et les Eglises de réveil. Dans un tel imbroglio religieux et spirituel, bien de familles ne savent pas sur quel pied danser, quel chemin suivre et que faut-il proposer aux enfants comme bagages spirituels. La religion qui devait être un facteur d’unité et d’unification des familles, devient le plus grand commun diviseur.
12. Nous voulons clôturer ce chapitre par évoquer les défis liés à l’amour matrimonial, vrai, sincère, fidèle et exclusif. Nous le savons tous et toutes que selon la doctrine catholique, le mariage conclu et consommé est indissoluble. Au-delà des expériences douloureuses d’échecs qui sont regrettables tant pour l’Eglise que pour les couples eux-mêmes, et de la souffrance qu’elles causent, nous assistons aujourd’hui à une vague exponentielle de divorces et de remariage au niveau civil. Les jeunes se marient avec pompe, mais pour malheureusement divorcer juste quelques mois ou quelques années après. L’infidélité bat son plein dans les couples. La polygamie revient en force (2ème, 3ème, 4ème et même 5ème bureau). Plusieurs familles manquent de cohésion véritable et portent en elles les blessures et les cicatrices de violences familiales ou les souvenirs d’un passé difficiles à évoquer ou raconter.
13.En évoquant tous ces défis, nous ne voulons pas dire que tout de la famille est sombre en Afrique et en RD Congo. Il y a beaucoup d’éléments positifs qui nous donnent le droit d’espérer un avenir meilleur. Par exemple : le taux croissant des mariages religieux dans certains Diocèses du pays, la pratique de la foi catholique et la réception des autres sacrements, l’ouverture à la vie, l’éducation des enfants selon la moralité catholique, la floraison de vocations sacerdotales et religieuses qui viennent des familles, le développement et l’épanouissement des Communautés telles que la Communauté Famille Chrétienne, la Communauté Libala Mwinda et bien d’autres groupes qui se consacrent à la spiritualité familiale et matrimoniale. Mais, le souci qui nous tient à cœur, qui est celui de l’Eglise, du Saint Père et de notre épiscopat est celui-ci : que faire, face aux défis précités, pour réconforter et consolider les familles africaines et congolaises fragilisées et traversant des expériences douloureuses ? M’inscrivant résolument dans la dynamique de notre Congrès, je réponds immédiatement et sans même hésiter un seul instant : Laissons nos familles se modeler sur l’Eucharistie, s’inspirer de l’Eucharistie, se nourrir de l’Eucharistie et se transformer par l’Eucharistie.
Laissons nos familles se modeler sur l’Eucharistie
14. Chers frères et sœurs, le Concile Vatican II enseigne que « l’Eucharistie est la source et le sommet de toute la vie chrétienne »[1]. Par conséquent, les familles chrétiennes doivent trouver en elle, la source et le sommet de leur vie. En réalité, rien de ce qui est vraiment familial n’est étranger à l’Eucharistie. Entre Famille et Eucharistie, il y a un lien fort et profond. Tout d’abord, parce que : aux origines vétérotestamentaires de l’Eucharistie, la famille était. En effet, si nous admettons que l’Eucharistie trouve ses racines lointaines dans le repas juif, notamment le repas pascal (Ex 12, 1-22), qui se prenait dans une maison familiale, entre un père et sa famille (Dt 26, 5-ss), nous comprenons qu’entre famille et eucharistie, il y a vraiment un lien. D’ailleurs, plusieurs spécialistes, avec raison, sont d’avis que l’Eucharistie instituée par le Christ est un repas dans un repas. C’est au cours d’un repas pascal juif que Jésus institue le repas eucharistique. La différence vient quand le Seigneur s’identifie lui-même à l’agneau pascal, se donne lui-même à manger et dit: « Prenez et mangez en tous, ceci est mon corps » et « Prenez et buvez en tous ceci est mon sang ». Dans le Nouveau Testament, Jésus institue l’eucharistie non au Temple de Jérusalem ou dans une Synagogue quelconque, mais dans une pièce de la maison familiale, chez « un tel » (Mt 26,14-25). Pour parler du lien entre Mariage et Eucharistie, le Pape Jean-Paul II n’hésitait pas d’évoquer la dimension sponsale que comporte l’Eucharistie, qui unit le Christ époux, mort et ressuscité, à son épouse l’Eglise. En retour, l’Eucharistie elle-même rassemble tous les chrétiens et de toutes les chrétiennes qui y participent en une seule famille, la famille des enfants de Dieu.
15. Plus profondément, l’Eucharistie est, selon les termes justes du Pape Benoît XVI, le Sacramentum caritatis, le sacrement de l’amour[1]. En effet, le Christ « ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1-15). C’est ainsi, pendant le repas qu’il partageait avec eux, il institua le sacrement de l’eucharistie comme signe de sa présence et mémorial de son amour. L’Eucharistie est au fait un sacrifice d’amour, par amour et pour l’amour, étant donné que le plus grand amour c’est de donner sa vie pour ceux qu’on aime (Jn 15, 13). Elle est aussi le sacrement de cohésion, de réconciliation et surtout de Communion (union – avec). Car, « en mangeant un même pain, et en buvant à la même coupe, nous devenons un seul corps et un même esprit dans le Christ». L’Eucharistie est l’action de grâce même par excellence, marquée par une dimension communautaire. Mais il y a plus. Elle est le sacrement de la fraternité et de l’unité dans la diversité. Certains spécialistes en sont arrivés, avec raison, à montrer que les différentes prières eucharistiques sont un effort à unifier sans les uniformiser les différentes sources des récits de l’institution de l’eucharistie (Marc, Mathieu, Luc et Paul).
16. S’il en est ainsi nos familles congolaises et africaines, en quête d’amour vrai et sincère, de cohésion et de réconciliation, de communion et d’unité véritable, de fraternité et de solidarité, de joie et de paix, de guérison intérieure, ont tout intérêt à se modeler sur l’eucharistie. Mais, en plus de se modeler, les familles doivent s’inspirer davantage de l’Eucharistie, surtout en ce qui concerne sa dimension sacrificielle.
Laissons nos familles s’inspirer de l’Eucharistie, « table sacrificielle »
17. La table eucharistique est une source insondable et inépuisable d’inspiration pour les familles. Par et à travers l’Eucharistie, le Christ s’offre à son Père pour nos péchés. La table eucharistique coûte. Elle a coûté à Jésus sa vie : « Ma vie nul ne la prend mais c’est lui qui la donne » (Jn 10, 18). Toute table, même la table familiale, a un prix à payer. Elle suppose une conjugaison de sacrifices : sacrifice du Papa, sacrifice de la maman, sacrifice de l’ouvrier ou de la « bonne », sacrifice même des enfants.
18. Les familles peuvent effectivement s’inspirer de l’Eucharistie sur cette dimension de sacrifice et de service. Dans l’Evangile selon Saint Jean, en lieu et place du repas eucharistique, de paroles de consécration, Jésus lave les pieds de ses disciples (Jn 13, 1-17). Ce geste de lavement de pieds montre véritablement que l’Eucharistie est un témoignage d’amour, d’humilité, de sacrifice et de service.
19. L’Eucharistie, en effet, révèle tout son sens là où les frères et les sœurs se lavent réciproquement les pieds, se rendent réciproquement service. La famille connote un faisceau de services plus ou moins coûteux, allant jusqu’au sacrifice suprême de sa propre vie. Je suis convaincu d’une chose : rien de grand ne peut se faire dans une famille sans sacrifice ni amour et esprit de service. Là aussi l’Eucharistie ne cessera d’inspirer l’agir chrétien familial. Passons maintenant à l’Eucharistie comme nourriture et source d’une grâce et force surnaturelles.
Laissons nos familles se nourrir de l’Eucharistie
20. Chers frères et sœurs, dans l’Evangile selon Saint Jean, notamment au sixième chapitre, Jésus donne un enseignement sur le pain de vie. Il se présente comme « le pain de la vie » (Jn 6, 35). Et celui qui vient à lui n’a plus faim et soif, mais il aura la vie éternelle. En lisant ce texte, nous comprenons que par l’Eucharistie, Jésus se fait nourriture pour mettre fin à notre faim, pour étancher nos soifs et pour nous donner la vie éternelle.
21. Voilà pourquoi, au même moment qu’elles imitent, se modèlent et s’inspirent de l’Eucharistie, nos familles doivent faire de celle-ci leur nourriture spirituelle. Oui, à travers les espèces consacrées du pain et du vin, c’est le Christ lui-même qui se donne à nous. Il y a dans l’Eucharistie, selon ce qu’enseigne la foi de l’Eglise, la présence réelle et permanente du Christ mort et ressuscité. Il faut y croire et y croire fermement, le Christ est présent dans le Saint Sacrement de l’autel. Ce n’est ni une blague ni illusion, encore moins une hallucination. Mais, c’est une réalité de notre foi. Dans la formule consécratoire que nous reprenons à l’Eucharistie, le Christ dit : « Ceci est mon corps », « Ceci est mon sang ». Il ne dit pas « Ceci est comme mon corps ou ceci est proche de mon corps ». Non : « Ceci est mon corps ».
22. Il y a au fait dans l’Eucharistie une présence surnaturelle et mystique, une grâce spéciale et une force vitale que Dieu communique à nos familles. L’Eucharistie, chers frères et sœurs, détient une énergie intérieure d’amour et un pouvoir de communion, de cohésion, de réconciliation, de solidarité et de guérison physique et spirituelle que nous n’avons pas de nos propres forces. Il existe à ce propos plusieurs témoignages vrais des familles qui ont été guéries, réconciliées et consolidées par l’Eucharistie. Dans notre pays, plusieurs miracles, déclarés ou non, sont réalisés grâce à l’Eucharistie. Et le plus grand de tous ces miracles, c’est le miracle d’amour que l’Eucharistie opère dans plusieurs familles qui, à un certain moment, ont traversé des zones de turbulence terrible, mais qui aujourd’hui vivent un amour vrai, sincère et solide.
23. Ainsi, je vous exhorte mes frères et mes sœurs : Devenez les ami (e)s de l’Eucharistie et faites de celle-ci la nourriture de vos familles, la référence et le fondement de votre amour. Vous ne perdez pas votre temps à prendre part au repas eucharistique (messe), à l’adoration eucharistique, à la procession avec le Saint-Sacrement. Au contraire, vous y gagnez formidablement pour consolider votre amour et vos familles, pour transformer la vie de vos couples. N’hésitez pas de communier, si vous n’êtes vraiment pas dans un état de péché mortel. Encouragez vos enfants à suivre la catéchèse et à recevoir la communion eucharistique. Il revient aussi à nous pasteurs, au regard de ce qu’enseigne le Magistère de l’Eglise, notamment le Pape François dans ses exhortations Evangelii Gaudium et Amoris Laetitia, à discerner avec amour et miséricorde « les situations dites irrégulières »[1] .
24. A chaque fois que je pense à l’Eucharistie, il me vient à l’esprit l’idée d’un laboratoire. Oui, l’Eucharistie est un laboratoire qui transforme tous ceux et toutes celles qui y entrent. Elle est le laboratoire qui transforme la haine et la colère en pardon ; la jalousie, violence et l’égoïsme en amour ; la division, la guerre et le tribalisme en communion et cohésion ; les disputes en dialogue ; les désespoirs, les angoisses, les pleurs, les blessures, etc., en joie, paix et réconciliation. Ce que je dis ici, c’est le fruit de mon expérience, d’abord comme Prêtre et Curé de Paroisse, ensuite comme Evêque d’Idiofa. J’ai vu et j’ai accompagné plusieurs couples qui ont été consolidés, guéris et transformés par l’Eucharistie. Laissez, chers frères et sœurs, vos familles être « eucharistiées » et transformées par ce sacrement d’amour. Mon vœu est que là où les échecs, les épreuves et les défis de toute sorte ont abondé que la grâce eucharistique surabonde et consolide toutes nos familles, particulièrement celles qui traversent des moments difficiles.
25. Que la Sainte Famille de Nazareth, la famille de Jésus, Marie et Joseph, continue à inspirer nos familles. Amen
+José Moko , Évêque d’Idiofa
Soyez le premier à commenter