Tandis que nos cœurs saignent encore et que nos larmes coulent jour et nuit depuis la disparition du Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, un autre Baobab, un monument de la théologie africaine vient de tirer sa révérence, précocement sommes-nous tenté de dire. Il s’agit du Professeur Kä Mana, docteur en philosophie de l’Université libre de Bruxelles et docteur habilité en théologie de l’Université des sciences humaines de Strasbourg. Né le 3 novembre 1953 en République Démocratique du Congo (RDC), le Professeur Kä Mana est l’un des théologiens africains dont l’Afrique n’a pu, à elle seule, contenir l’aura et la renommée. Ce n’est pas tout. Théologien et philosophe hors pair, d’une intelligence rare, pointue et «poétique », Kä Mana croyait à l’apport de la théologie, mieux de l’éthique chrétienne, à la reconstruction de l’Afrique sur tous les plans (politique, économique, social, culturel, etc.) et à la participation de celle-ci au processus de mondialisation. Qui oserait parler, honnêtement et scientifiquement, du courant de la théologie africaine de la reconstruction, sans citer le nom du Pasteur luthérien Kä Mana ? On le voit bien. Il s’agit là d’un autre « poids lourd », un monument de la théologie et de la philosophie africaines qui s’en va, aux côtés de J.-M. Ela, Tshamalenga Ntumba, E. Messi Metogo, A. Ngindu Mushete, O. Bimweny Kweshi, L. Monsengwo Pasinya, pour ne citer que ceux-là. La science africaine est en deuil. La théologie africaine est en deuil. Le centre d’études et de recherches œcuméniques et sociales(CEROS) de Porto Novo (Bénin) est en deuil. L’Université Catholique d’Afrique Centrale (Cameroun) est en deuil.
L’Université Catholique du Congo (RDC) est en deuil. Car, le Professeur Kä Mana a non seulement étudié la philosophie à la Faculté de Théologie Catholique de Kinshasa (FTCK), aujourd’hui Université Catholique du Congo, mais aussi participé brillamment aux Semaines Théologiques de Kinshasa. Il a donc contribué, à sa manière, au rayonnement et à la célébrité de l’Ecole Théologique de Kinshasa.
Grand conférencier, suspendant les auditeurs à ses lèvres et théologien d’une plume facile et féconde, Kä Mana lègue à l’Afrique des écrits costauds, critiques et constructifs. Il revient aux héritiers de s’en servir avec soin pour la reconstruction de l’Afrique, tant rêvée et désirée, par le brillant théologien et philosophe congolais.
Après avoir fermé ses yeux à la lumière de ce monde, et les avoir ouverts à la lumière qui ne s’éteint pas, qu’il reçoive la récompense promise aux fidèles et vaillants serviteurs : la vie éternelle.
Pour la CELLULE DE COMMUNICATION-UCC/ Faculté de théologie
Guellord Mindela Bungu
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