DEVELOPPEMENT ET RENAISSANCE DE LA RD CONGO : PERSPECTIVES POLITIQUES, ECONOMIQUES ET SOCIOCULTURELLES Colloque pluridisciplinaire à l’occasion des 60 ans de l’indépendance de la RDC PRESENTATION DU COLLOQUE

1. Le 30 juin 2020, la République Démocratique du Congo, notre cher pays, a célébré les 60 ans de son accession à la souveraineté nationale et internationale. Ce jubilé de diamant constitue un événement capital et vital pour la nation. En effet, au-delà de son aspect festif, ce jubilé  est un « kairos », une occasion propice, un moment favorable pour évaluer la marche de la nation et dégager des nouvelles orientations et des engagements fermes en vue  regarder résolument vers l’avenir. Mais on ne regarde pas l’avenir comme on regarde passer les véhicules. L’avenir on le prépare, on le construit sinon on le subit. Nous avons donc rendez-vous avec l’histoire. Nous sommes à un tournant décisif pour l’avenir du pays.

2. Pour construire cet avenir de la RDC, le peuple congolais tout entier est appelé à mobiliser ses énergies créatrices, innovatrices en vue de l’instauration d’un nouvel ordre social susceptible de répondre à ses aspirations les plus profondes. Devant cette tâche, les forces intellectuelles en général, les Universités en particuliers ont une responsabilité historique. Elles sont appelées à partir de leurs recherches fines et fignolées, de leurs analyses pointues et pointillées, à mettre en lumière les acquis de ces soixante ans d’indépendance, à relever les dérapages qui ont émaillé notre parcours, et à dessiner de nouvelles perspectives pour le développement intégral et la renaissance du pays. L’Université en effet est appelée à contribuer efficacement au développement intégral de la société. Par-delà son rôle classique de vivier du savoir et de la formation, l’Université est davantage ce germoir de la pensée, ce  haut lieu où s’élaborent les principes et les stratégies de développement. L’Université peut aider à former un arsenal d’outils intellectuels, éthiques et spirituels pour maîtriser la société, l’organiser et y vivre en harmonie car, la  science, le savoir n’accepte pas la fatalité ni la futilité mais s’efforce de construire librement l’avenir. Envisagée à cette lumière, la science est un moyen d’empêcher le fatalisme de l’avenir. Celui-ci n’est plus un destin à subir, mais un projet à réaliser, une tâche à accomplir, un défi à relever.

3. C’est pour répondre à cette  exigence que l’Université Catholique du Congo (UCC) et l’Université Protestante au Congo (UPC) organisent ce  colloque sur le thème capital à plus d’un titre : « Développement et Renaissance de la RD Congo : Perspectives politiques, économiques et socio-culturelles ».

4. Ce colloque vise à dresser un bilan et à dessiner des perspectives aux plans politique, économique et socioculturel. Il est vrai qu’un  regard superficiel et une lecture hâtive du parcours de la RDC font le gros plan sur l’accumulation des échecs et des erreurs. La misère indéniable de la majorité de la population semble laisser peu de place à l’espoir. Mais s’agit-il vraiment des seuls regards et lectures possibles ? L’historien Léon de Saint Moulin, témoin de la post-colonie congolaise, ne s’est jamais lassé d’écrire que les ¾ des réalisations au Congo ont été accomplies après l’indépendance.

5. Quel bilan dresser scientifiquement de ces années de la gestion politique, économique,  socioculturelle et religieuse du Congo par les Congolais (es) ?  En 60 ans, la RDC a perdu beaucoup dans le classement mondial des économies et des sociétés modernes. Il importe donc  de resituer le pays dans le concert des nations, face aux mutations et enjeux contemporains du monde qui appellent des réformes multisectorielles. Quelle est la politique de développement qui inspire et coordonne la gestion publique et les activités quotidiennes? Comment l’université congolaise pourra-t-elle devenir un outil efficace au service de la Renaissance de la RDC ? Quel Congo léguer à la postérité? Quelle postérité léguer au Congo. Ces questions nous interrogent et ces interrogations nous questionnent.

6. Pour répondre à ces questions lancinantes dans une approche évaluative et offrir des perspectives meilleures, les organisateurs de ce colloque placé, sous le Haut patronage de Son Excellence Monsieur Le Président de la République, Chef de l’Etat, ont fait appel à la crème de l’intelligentsia congolaise en déployant les réflexions autour de Trois axes. L’axe politique et jurdique, l’axe économique et éthique et l’axe social et culturel.

7. L’attelage des conférences présente une architectonique de toute beauté : Deux matinées pour des travaux en plénière et deux après-midi pour des travaux en atelier. Une matinée pour la cérémonie d’ouvertures et un après-midi pour la cérémonie de clôture. Trois conférences dans l’après-midi pour chaque perspective et quatre conférences en matinée. Le menu concocté pour ces conférences offre une gamme prodigieusement variée des thèmes.

8. Dans l’axe juridique et philosophicopolitique on proposera de penser ou repenser la souveraineté de la RDC (Prof Mabaka), de s’interroger au sujet des démocrates sans démocratie (Prof Ongendangenda), de relire l’histoire des prédations  en   RDC des origines à nos jours, d’examiner les dérives et défis congolais (Prof Onaotsho)  ainsi les véritables  enjeux des découpages territoriaux (Prof Munayi). . On abordera également dans cette perspective les questions de la société de l’information (Prof Kodjo) en RDC et de la requalification de la communication d’Etat 60 ans après (Prof Kayembe). Deux juristes de renom proposerons des communications de grand intérêt d’une part sur la  constitution pour quoi faire (Prof Jean-Louis Esambo) et d’autre part sur les crises institutionnelles en RD C de 1960 à nos jours (Prof Eugène Banyaku).

9. Pour l’axe économique, le grand économiste congolais Mabi Mulumba nous offrira une réflexion sur la politique économique de la RDC depuis l’indépendance et les perspectives d’un développement durable. On notera également d’une part les réflexions sur la politisation des entreprises du secteur public (Prof Bakangela) , sur la PME (Prof Makunza) et sur l’entreprise publique en RDC (Prof Okana) et d’autre part des réflexions sur l’évolution du système fiscal (CT Ngoma), sur le commerce extérieur (Prof Sumata) et sur les questions démographique (Prof Mika).

10.Dans l’axe socioculturel on abordera notamment les questions incontournables de l’éducation comme facteur des puissances politiques et économiques (Prof Mimbu), de la recherche scientifique et du rôle de l’université congolaise dans le développement de la RDC (Prof Musibono), les questions de la santé avec Le Prof Dr Muyembe , de l’éthique pour le nouvel homme congolais et de la mission de l’Eglise dans la transformation de la société congolaise. La conférence inaugurale est réservée au grand historien congolais Isidore Ndaywel. L’histoire est incontournable pour penser l’avenir, car il n’y a pas d’avenir sans souvenir. Le souvenir est à l’homme ce que la sève est à l’arbre. Sa source vitale. Si nous savons d’où nous venons comment saurons-nous où aller. Le Professeur Ndaywel nous proposera

justement un regard prospectif pour vivre le devenir du Congo, pour être les bâtisseurs de ce Congo plus beau qu’avant.

11. Chacune des contributions de colloque voudrait apporter sa pierre à cette construction projetée, ouvrir une porte, jalonner une route, ébaucher un plan, rassembler des matériaux, crayonner des perspectives ou silhouetter des paysages dans les lointains.

12. Dans cette perspective, nous souhaitons que les ateliers qui seront organisés soient des véritables lieux de la disputatio au sens médiéval du terme, c’est-à-dire, des lieux de débat riche et enrichissant, fécond et fécondant et dynamique et dynamisant, vivant et vivifiant ; des lieux de créativité et d’inventivité, c’est-à-dire des lieux d’éclosion d’une manière de penser et d’agir orientée vers la production communautaire de nouvelles logiques sociales, de nouvelles structures d’action et de nouvelles possibilités de vie pour inventer la RDC de nos rêves, le Congo de nos aspirations, le Congo de solidarité et du bonheur  partagé.  

Nous souhaitons un fructueux  colloque à tous et demandons au Seigneur, le Maître des temps des circonstances de nous conduire à bon port pour la plus grande gloire de son nom et l’avenir radieux, pimpant, scintillant et flamboyant de la RD CONGO.

Kinshasa, le 16 décembre 2020

Prof. Abbé Léonard SANTEDI

Recteur de l’Université catholique du Congo

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